Le Newscript de Bertrand
"L'amour est un sentiment plus doux que l'amitié
mais sa fin est plus dure."
*
Souvenir, souvenir...
J'ai sauté du haut
De la falaise aux bonzaïs -
Où est mon maillot ?
Du haut du vallon, l’air frais frappe les visages.
Le soleil n’est pas loin et prête des mirages
A ceux qui ont perdu par la guerre leur âge
Des armures noires en flamme jusqu’aux nuages.
L’olifant d’ivoire¹ n’a pas déjà chanté
Que des silhouettes proches viennent à hurler
Aux Valeureux qu’il n’y a pas pire danger
Que de fuir la Mort plutôt que de l’affronter.
Mais aucun n’a peur et tous se montrent bien fiers
De vaincre jusqu’au dernier souffle de colère.
Dans leur élan, les païens paraissent vulgaires
Et font face à des preux, en nombre, téméraires.
Les armes s’effondrent d’un côté et d’un autre.
Les grands seigneurs se cherchent. Ils poussent à la faute
Les affaiblis avec leur gestuelle idiote.
Ils jonchent le sol et rejoignent les apôtres.
Quand bientôt résonne le pesant désespoir
Du cor de Roland comme un sinistre au revoir.
Ses courageux amis sombrent car il est trop tard.
Durandal² a perdu son maître. Triste soir.
1. Cor de guerre et de chasse.
2. Epée de Roland
Défilé floral pour oiseaux siffleurs
Réveil matinal en rires moqueurs.
Le sablier du temps s'sadonne à la passion
D'un spectacle en forme d'éclosion.
Au loin, l'angélus chante les heures songeuses
Quand résonnent les trompettes glorieuses.
Baignade en eau froide
Pour vacanciers avertis -
Le soleil réchauffe.
Etrange voyage au goût funeste.
Dix victimes que la mort tire au hasard
Mais personne ne proteste
Car la justice illusoire
Tient dans la main du diable.
Sur la table, les figures s’évanouissent,
Quand la grande destinée se sent coupable
De laisser vivre les Hommes avec leurs vices.
Oiseau blanc piégé
Dans le monde moderne
Instant désespéré
Pour une vie terne.
Désinvolture humaine
En croque-mitaine.
Larmes en torrents d'eau
Le visage est bien triste -
Barrage au bonheur.
La pluie tombe toujours plus fort sur un toit percé.
*
On ne peut pas chasser le brouillard avec un éventail.
*
Quand la pluie s'arrête, on oublie le parapluie.
Hors-la-loi désinvolte
Règne sur l’obscure.
Il sème la révolte
Du monde de la droiture.
Génie du crime,
Rien ne lui échappe.
Tous sont unanimes
Jamais Fantômas ne passera à la trappe.
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N°00051087
