Du haut du vallon, l’air frais frappe les visages.
Le soleil n’est pas loin et prête des mirages
A ceux qui ont perdu par la guerre leur âge
Des armures noires en flamme jusqu’aux nuages.
L’olifant d’ivoire¹ n’a pas déjà chanté
Que des silhouettes proches viennent à hurler
Aux Valeureux qu’il n’y a pas pire danger
Que de fuir la Mort plutôt que de l’affronter.
Mais aucun n’a peur et tous se montrent bien fiers
De vaincre jusqu’au dernier souffle de colère.
Dans leur élan, les païens paraissent vulgaires
Et font face à des preux, en nombre, téméraires.
Les armes s’effondrent d’un côté et d’un autre.
Les grands seigneurs se cherchent. Ils poussent à la faute
Les affaiblis avec leur gestuelle idiote.
Ils jonchent le sol et rejoignent les apôtres.
Quand bientôt résonne le pesant désespoir
Du cor de Roland comme un sinistre au revoir.
Ses courageux amis sombrent car il est trop tard.
Durandal² a perdu son maître. Triste soir.
1. Cor de guerre et de chasse.
2. Epée de Roland