Le moineau et le poulet
Un moineau ainsi menu,
Pria un poulet bien dodu :
Peux-tu me donner quelques grains pour pitance,
Afin de remplir ma faible panse.
Le poulet vint l’accueillir par ce discours :
Je suis ici le roi de la basse-cour,
Maigre oiseau, j’accepte bien volontiers,
De partager ce que mes maîtres m’ont jeté.
Le moineau ne se fit pas prier,
L’occasion était trop belle,
De remplir sa gamelle,
Un rien lui suffit,
Pour faire un repas bien fourni.
Le poulet fut étonné,
De voir un animal guère festoyer.
-Mon cher Monsieur,
Ne me blâmez pas d’avoir mangé si peu,
Si la faim se fait entendre,
Sachez la faire attendre.
-Ami, tu as tort,
La bonne nourriture réchauffe le corps,
Comme moi, tu deviendras fort.
Un homme vint l’emmener dans une grange,
Il ne trouva pas ça étrange,
Il s’était crû malin,
Mais de lui, on en fit un festin.
Moralité :
La gourmandise est un vilain défaut,
Jamais les faibles ne font de vieux os.