Folle Nuit pour un Meurtre - Episode 4 - Le Newscript de Bertrand
2 octobre 2016 7 02 /10 /octobre /2016 11:03

 

 

Les invités étaient retournés au petit salon. Il était préférable qu’ils y restent, le temps d’improviser le dîner.  

Mrs Fortew, l’autre domestique, leur avait apporté du café.

Angela Fortew était peut-être la plus âgée du personnel. Elle avait le teint blanc et le front ridé. Elle portait un grain de beauté en bas du visage. De taille moyenne, elle n’avait aucun charme – mais n’était pas pour autant affligée de laideur.

Le café ainsi donné, qui ne se refusait pas en un tel moment, elle retourna aux cuisines.

Le majordome retourna voir M.Ford et le pasteur Lawrence. Il les informa de la prochaine arrivée de la police et s’excusa auprès d’eux pour cette malheureuse affaire.

Cole Ford haussa les épaules, et le pasteur Lawrence prononça une quelconque phrase biblique.

 

Quelques instants plus tard, on frappa à la porte. Philip ouvrit la porte. Il s’agissait d’un policier qui se présenta comme étant le sergeant Harry Midwall. D’âge mûr, il était de taille moyenne, mais sa carrure faisait qu’il paraissait plus grand.

Quand il donna son manteau au majordome, il s’excusa qu’il soit mouillé. Cela laissa découvrir un costume noir parfaitement taillé, une cravate rayée et une chemise blanche, parfaitement blanche. Ses souliers vernis lui donnaient une curieuse démarche.

« M. Ellroy est en haut, dans son bureau. J’ai prévenu tout le monde de ne pas toucher à son corps, comme vous ne l’avez recommandé au téléphone.

-M. William Ellroy ?

-Non. Il s’agit du Maître. M.George Ellroy, le père. »

Le sergeant Midwall fut surpris. Il s’était fait à l’idée qu’il s’agissait du fils Ellroy. Celui qui créait toujours toutes sortes de problèmes. Mais l’argent de son père faisait toujours son effet sur les autorités du coin, selon les rumeurs qui circulaient.

« Pouvez-vous me montrer la scène du crime, Monsieur…

-Je suis Philip le majordome de la famille.

-Monsieur Philip. »

Le majordome inclina la tête et lui fit signe de le suivre. Ils grimpèrent un escalier de marbre d’une vingtaine de marches. Midwall avait commencé à les compter mais s’arrêta quand il entendit quelqu’un pleurer. Une voix aigüe et saccadée.

« C’est Mrs Ellroy, l’épouse de Monsieur. On lui a dit que Monsieur avait eu un malaise sans entrer dans les détails.

-Vous avez bien fait. »

Philip et Midwall passèrent devant une porte ouverte. Midwall en profita pour jeter un coup d’œil. Une personne, âgée, était assise à côté de la fenêtre dans un fauteuil pourpre de style Une femme, d’une soixante d’années, était assise à ses côtés et lui tenait la main. Elle lui parlait à voix basse. Elle la consolait, probablement.

Ils dépassèrent encore deux portes, cette fois fermées, et atteignirent le bureau.

De la pièce, s’échappait une atmosphère étrange. Presque oppressante. Les tentures vert foncé avaient été tirées Le feu crépitait encore dans la cheminée. Georges Ellroy était assis dans son fauteuil, la tête en arrière, la bouche et les yeux grands ouverts. Un objet avait été planté dans son cœur. Midwall remarqua, en examinant le bureau, qu’il manquait un coupe-papier. C’est sans doute cela qui avait servi à poignarder M.Ellroy.

« Monsieur…Philip, n’avez-vous prévenu que la police ?

-Oui. Dans la précipitation, j’ai pensé que c’était le plus important à faire.

-Oui, oui. Je vous comprends. Mais maintenant, vous pouvez appeler le médecin légiste Fillroy. Je dois avoir sa carte quelque part. Je crois que celui-ci nous sera très utile. »

Avant de quitter la pièce, carte en main, Philip fut rappelé par le commissaire.

« Téléphonez-lui de ma part. Et dites-lui de venir au plus vite. »

 

Philip passa le coup de fil demandé. La première fois, personne ne répondit. La seconde fois, une voix faible grésilla dans le téléphone. Le docteur Filroy s’excusa aussitôt de ne pouvoir mieux s’exprimer mais il était malade depuis quelques jours, un rhume effroyable Le majordome lui apprit qu’Harry Midwall avait besoin de ses services. Filroy se félicita de l’intérêt que lui portait son vieil ami mais il devait décliner l’invitation. Il allait trop mal et la tempête sévissait dans tout le comté. Il ne pouvait pas venir. Peut-être demain, si sa santé et le temps le lui permettaient. Il demanda de saluer Harry de sa part.

Le sergeant parut contrarié, en apprenant la nouvelle. Il avait espéré de l’aide. Enfin, il devrait s’en passer jusqu’à ce que la tempête se calme. Au moins, jusqu’au lendemain.

Il s’approcha du corps. Il l’examina sous tous les angles. Le visage de George Ellroy exprimait la surprise. Ses cheveux blancs – les quelques-uns qui lui restaient encore – étaient ramenés en arrière et décoiffés. Pas de trace, apparemment.

En s’avançant d’un peu plus près, Midwall remarqua que quelque chose dépassait de son nez. Quelque chose de vert roulé en cigarette, profondément enfoncé dans les narines.

« C’est bien étrange. Oui, bien étrange. C’est bien la première fois que je vois quelque chose de pareil. Monsieur le majordome, avez-vous une…une pince à épiler à me prêter ?

-Une pince à épiler ? Puis-je me permettre de demander pourquoi ? »

Le policier eut un large sourire, un peu rieur.

« Vous me semblez être quelqu’un qui s’intéresse à tout. Vous connaissez toutes les habitudes de cette maison. Je me permettrai donc de vous interroger plus tard. Mais il me faut tout de même une pince.

-Je crois que Monsieur en gardait une dans son bureau. Le premier tiroir de droite. Monsieur collectionnait les timbres ; il avait une très belle collection. Il passait des heures à les trier et à les ranger.

-Merci. Elle va m’être utile. »

Midwall ouvrit le tiroir et fouilla. Il trouva une curieuse pince. Jamais il n’en avait vu de semblable. Elle était d’une taille plutôt surprenante – plus longue qu’à l’accoutumée – et se finissait par deux têtes plates. Elle était d’un métal doré et portait les initiales G.E.

Il la prit et tira avec délicatesse sur ce qui sortait des narines du défunt.

« Savez-vous ce que c’est, Monsieur…Philip ?

-Non, Monsieur le Commissaire, je n’en ai aucune idée.

-Ce sont des feuilles de basilic.

-De basilic ? Pourquoi coincer du basilic dans son nez ?

-Je ne sais pas encore. Ce meurtre est bien étrange. »

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commentaires

M
Bien imaginé ces feuilles de basilic coincé dans les narines de la victimes, nous en seront plus avec le 5e épisode
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K
super !!! bon lundi
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L
un bel épisode- se droguer au basilic ! ??<br /> affaire à suivre ! merci Bertrand-<br /> amitiés-
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