Je me suis promené dans un champ de lavande
Le ciel était bleu et le soleil comme l’ambre
L’air était parfumé ; d’une douceur provençale
Quand j’entendis chanter les belles cigales.
Le Newscript de Bertrand
Je me suis promené dans un champ de lavande
Le ciel était bleu et le soleil comme l’ambre
L’air était parfumé ; d’une douceur provençale
Quand j’entendis chanter les belles cigales.
Bric-à-brac à la broc’
Petites affaires ou grandes négociations
On réfléchit. On hésite.
Quel choix faire ?
Chercher la perle rare et tomber sur une bonne affaire.
Venir les mains dans les poches
Pour repartir les bras chargés
Car, oui, tout doit disparaître !
Composer une sonate pour clavier
Ecouter le rythme des parenthèses
Télécharger un do et un ré
Y ajouter un #dièse
Tout mettre en @robase mineur
L’appeler ctrl + F1
Connaître les touches par cœur
Et devenir un blogmusicien.
Quand tombe la nuit, la ville devient lumières
Les rues se remplissent ou se vident de mystères
Les gratte-ciels sont des phares tristes et obscures
Monuments du passé, vestiges du futur.
Je marche sur le bitume des boulevards
Des rencontres se font d’aléas, au hasard.
La vie continue, elle ne s’endort jamais
De béton et d’acier pour ne pas se figer.
J’ai cueilli une fleur
Pour toi
Faite d’un cœur d’or
Et de pétales de soie
Ne me remercie pas
Ton regard
Parle pour toi
Qu’y a-t-il de l’autre côté ?
Personne ne sait !
Un lapin pressé
Toujours en retard
Un loup affamé
Rusé comme un renard.
Qu’y a-t-il de l’autre côté ?
Personne ne sait !
Un ogre méchant
Avec des bottes de 7 lieues
Un tapis volant
Et un génie tout bleu.
Qu’y a-t-il de l’autre côté ?
Personne ne sait !
Un château envoûté
Avec une princesse endormie
Un carrosse de fée
Devenu citrouille à minuit.
Qu’y a-t-il de l’autre côté ?
Personne ne sait !
On peut toujours y aller
Et on reviendra après.
Il suffit d’une fleur
Rien qu’une
Pour faire son bonheur
Sa fortune
Peu importe les couleurs
Qu’elle en ait plusieurs
Ou seulement une
Il suffit d’une fleur
Rien qu’une
Ce coeur qui haïssait la guerre
Ce coeur qui haïssait la guerre
Voilà qu'il bat pour le combat et la bataille !
Ce coeur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons,
A celui des heures du jour et de la nuit,
Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines
Un sang brûlant de salpêtre et de haine.
Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent
Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne
Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat.
Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos.
Mais non, c'est le bruit d'autres coeurs, de millions d'autres coeurs
Battant comme le mien à travers la France.
Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces coeurs,
Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises
Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre :
Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !
Pourtant ce coeur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,
Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères
Et des millions de Francais se préparent dans l'ombre
Ala besogne que l'aube proche leur imposera.
Car ces coeurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté
Au rythme même des saisons et des marées,
Du jour et de la nuit.
Robert Desnos (1900-1945)