Le Newscript de Bertrand
Les sabots des chevaux fauchent l’herbe mouillée
Sur la plaine recouverte par la rosée.
La douceur matinale colle aux visages
Des hommes prêts à se battre face aux mirages
De la victoire, cette étrange récompense.
Voilà que les chevaliers entrent dans la danse.
Pluie éternelle comme la neige hivernale
Enveloppe de ses perles le banc floral.
Pétales closes s’endorment dans leur prière
De voir le soleil triompher d’un temps amer.
Vieux meunier que je suis, à l’ombre d’un pommier,
Je me suis assoupi et me mis à rêver.
J’ai rêvé d’un jour d’été où mon moulin tourne
Et les nuages de coton blanc dansent entre eux
Quand le vent coquin siffle un drôle d’air d’enfant*.
*Tourne, tourne, petit moulin
Frappent, frappent, petites mains
Vole, vole, petit oiseau
…
Les discrets tracent au tableau la leçon du jour :
Être gavé de confidences rend malade.
***
Les dix craies tracent au tableau la leçon du jour :
Être gavé de confits denses rend malade.
Plaine en hiver se recouvre d’un manteau blanc
Les enfants dansent autour du bonhomme de neige
Sur la colline, l’arbre solitaire attend
Que reviennent le doux printemps et son cortège
De champs fleuris et d’oiseaux chantant au levant.
Apollon et les Muses
Sur l’Olympe, résonne le son d’une lyre.
Douce musique aux notes venant adoucir
L’écoute passionnée des Muses ; qui regardent
Le bel Apollon au divin talent de barde.
Etoile filante blanche
Dans un ciel bleu sans nuage, file une étoile ;
Laissant comme un coup de pinceau sur une toile.
L’artiste peint sa muse comme une illusion.
Belle filante n’est rien d’autre qu’un avion.
Cluedo
Le Manoir Tudor est un lieu chargé d’histoire.
Et dire que l’on a tué le Docteur Lenoir !
Comme un simple instinct ou une prémonition,
On savait qu’il risquait de passer par le pont ;
La rive dont on ne peut jamais revenir.
On n’en fit, pourtant – entre convives – qu’en rire.
Nul ne sût prendre au sérieux cette mise en garde.
En cette nuit, on utilisa le poignard ;
La bibliothèque comme le lieu du crime.
Mais personne ne voulut sortir du manoir,
On le soupçonnera avec plus qu’un regard.
Un parfait alibi sera le bienvenu.
Toute cette histoire peut être résolue
Avec des mots de mensonge ou de vérité.
Regardez bien, vous trouverez la solution ;
Dans ces vers, un seul indice vous est donné
Et le coupable sera ainsi dévoilé.
Du soleil à la lune
Quand le soleil a rendez-vous avec la lune
Le ciel nous offre comme cadeau sa fortune.
Un bel éphémère qui vient du fond du cœur
Douceur de l’horizon en coton de couleur.
L’air frais de l’automne a fait pleurer les nuages
En des larmes fines qui ont plié bagage.
Des rêves en tête, bien des anges se promènent
Pour une balade tardive sur la plaine.
Ils aiment sauter dans les mares en chantonnant
A l’unisson, Vive le vent, vive le vent !
Un coucou matinal fait entendre son chant.
Oiseau de bonne augure perché sur un fil.
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